Nom latin : Symphitum officinale
Famille botanique: Borraginacées
C’est une plante qui affectionne le bord des fossés, des ruisseaux et les terres gorgée d’eau. Le nom qui lui a été attribué (Symphitum) vient du grec qui signifie « je réunis », c’est une plante qui facilite en effet la consolidation des fractures. Elle est connue et utilisée depuis des siècles pour cela, mais également dans le but de refermer les plaies. Elle est fort utile en dermatologie également grâce notamment à un principe actif l’allantoïne qui favorise la granulation et la régénération tissulaire… Mais elle contient également des tanins des polysaccharides, des mucilages, etc.
Histoires de chats…
Il y a une dizaine d’années, un couple sympathique qui avait un garage me téléphone… un lundi. Ils avaient trouvé un jeune chat dans une voiture qui avait été dépannée le vendredi. Ce chat était donc resté enfermé pendant 3 jours dans le moteur avec une patte cassée prise dans la courroie de l’alternateur…un véritable miraculé ! Comme ils adorent les animaux, ils m’ont demandé de le prendre chez moi car c’était impossible pour eux… J’ai une cours avec une cinquantaine de plantes médicinales… Quelle ne fut pas ma surprise de constater que mes feuilles de consoude étaient attaquées par ce que je prenais à l’époque par un gros insecte… visiblement ravageur. En fait c’était Spirou, le jeune chat ainsi nommé que j’avais recueilli et qui mangeais tranquillement les feuilles de consoude… C’était ahurissant ! Il mangeait la seule plante de ma cour qui pouvait lui être utile pour sa fracture, car il faut bien le dire la vétérinaire n’avait pas su mettre une prothèse… Il s’est guéri complètement à tel point que j’ai mis deux échelles dans ma cour pour qu’il monte sur le toit ! J’ai la surprise de constater que chaque année il refait sa petite cure…
Peut-on alors manger les feuilles de consoude ?
Eh bien le célèbre ethno-botaniste François Couplan, dans son guide des plantes sauvages comestibles et toxiques, conseille en utilisation culinaire « les jeunes feuilles coupées finement [qui] peuvent s’ajouter aux salades, aux soupes, aux légumes. On prépare également d’excellents filets trempés dans la pâte à crêpes et cuit à la poêle, mais aussi de délicieux beignets… les feuilles sont très riches en protéines complètes et en vitamine B12… ». J’en ai moi-même mangé lors d’une balade nature de récolte de plantes sauvages… Or, le ministère de la santé publique en a interdit l’usage interne depuis 1993 car la plante contiendrait des alcaloïdes pyrrolizidiniques, autrement dit, une molécule toxique… On ne peut donc plus l’utiliser en usage interne… Sous quelque forme que ce soit.
Heureusement, on la trouve encore sous forme « de pommade à la consoude » soit pure c’est-à-dire uniquement avec de la consoude ou un baume auquel on a ajouté de l’arnica, du millepertuis ou du souci. Ces huiles sont utiles pour augmenter le pouvoir réparateur de la peau notamment en cas de gerçures, crevasses, brûlures et autres irritations de la peau. On peut également préparer soi-même un remède à la grande consoude pour usage externe… L’idéal est d’avoir une plante chez soi… quand on a besoin de morceaux de racines, elle est là… j’ai pu dépanner une amie qui s’était abîmé le poignet en lui préparant un petit baume frais. On hache la racine fraîche en petits morceaux, on la fait cuire dans de la graisse de noix de coco et on laisse reposer la nuit. Le lendemain, on réchauffe et on filtre avec une étamine. On remplit ensuite un petit pot que l’on place au réfrigérateur…
Merci à mon chat Spirou de m’avoir rappelé les bienfaits de cette merveilleuse plante que j’avais négligée… et merci aussi à ce merveilleux couple de garagistes, amis des animaux.
