Pourquoi j’ai écrit ce livre ?
« De l’ombre au soleil » est un livre autobiographique. Il raconte l’histoire d’un engrenage, qui à partir d’un petit délit, m’a conduit à une succession de petites condamnations me poussant à commettre un hold-up pour lequel je serai condamné à 8 ans de prison. Là-bas, en plus de l’enfermement, je vivrai maladies, dépression, insomnies et surtout le désespoir. Et puis, un jour, je découvre une clé spirituelle qui me permettra de sortir de l’enfer de mes prisons intérieures.
La « clé » qui a changé ma vie, je l’ai découverte dans un livre de yoga :
« Sème un acte et tu récolteras une habitude. Sème une habitude et tu récolteras un caractère. Sème un caractère et tu récolteras une destinée ! »
En regardant autour de moi, je vis que certaines personnes s’étaient retrouvées en prison parce qu’elles avaient tué. Mes deux voisins de cellules étaient notamment dans ce cas. Après quelques mois, en discutant avec eux, je me suis rendu compte qu’ils avaient tous les deux tué sous l’influence de l’alcool. J’ai immédiatement fait le parallèle avec cette phrase. L’acte de boire avait créé une habitude nocive. Cette habitude les avait rendus nerveux et agressifs. Et ce caractère les avait tous les 2 conduits vers une destinée atroce : la prison. Je repensais régulièrement à cette maxime. Et puis un jour, je me suis dit : « Finalement, avant de faire un acte, on doit le penser… »
Et là, ça a été la révélation : j’ai compris que nos pensées élaboraient notre destinée à travers nos actes qui se transformaient alors en habitudes et ainsi de suite. C’était le début de mon changement personnel, il me fallait absolument contrôler mes pensées et remplacer les négatives par des positives. Chaque jour je travaillais sur cela. Ces nouvelles pensées, je les ai répétées et écrites afin de les ancrer fermement dans mon esprit. Et voilà comment, en prison, j’ai rempli peu à peu un cahier Atoma avec ces pensées positives et inspirantes.
En effet, en prison, je m’étais procuré un cahier Atoma de 144 pages. Sur mes longues années d’enfermement, j’ai fini par noircir chacune d’entre elles. Aujourd’hui, une partie de ces notes a été fidèlement dactylographiée afin de vous en faciliter la lecture. J’ai sélectionné celles qui continuent de me guider encore aujourd’hui et je les ai regroupées par thème.
Malgré mes années d’enfermement, je continue de croire que la pire des prisons se trouve à l’intérieur de nous-même. Souvent, même si les barreaux de cette prison ne sont pas tangibles, ils nous enferment tout autant. Nos pensées, la famille, le travail, la maladie ou bien un environnement toxique nous emprisonnent bien plus que ceux d’une cellule. Récemment, Tony Amorelli a réalisé un documentaire sur ma vie. Dans ce film, on me voit feuilleter ce cahier Atoma rouge rempli de notes. Lorsque j’étais en prison, j’ai commencé à l’utiliser pour noter tout ce qui pouvait m’aider à changer ma vie. Je voulais modifier mon mode de vie et changer mes pensées qui étaient tournées vers la rancune, la haine, le ressentiment, le sentiment d’injustice et les blessures émotionnelles comme le sentiment d’abandon par exemple.
Merci à mon ami le docteur Thomas Erpicum qui à la sortie du documentaire m’a suggéré de publier ces notes. J’espère que cela pourra donner des pistes de réflexions à certains, d’optimisme à d’autres et pourquoi pas encourager des changements de vie. Les notes que vous allez découvrir ont été écrites en cellule. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ces notes sont un recueil de phrases qui ont résonnées en moi alors que j’étais dans une situation parmi les moins enviables. Parfois, l’auteur de celles-ci est un parfait inconnu, parfois il s’agit d’un écrit de Tolstoï, de Lao Tse, Khalil Gibran ou même d’extraits d’Évangiles. Ces phrases sont issues du hasard de mes rencontres et de mes lectures. J’ai noté tout ce qui m’aiderait à penser autrement. Tout ce qui était positif à mon développement.
Dans ces notes, vous découvrirez la stratégie que j’avais imaginée pour m’améliorer, comme un architecte qui réalise le plan de sa future construction avant que celle-ci ne soit construite. J’avais moi aussi un plan pour devenir une meilleure version de moi-même. Je suis devenu herboriste, naturopathe, chroniqueur dans une radio et dans une revue de bien-être, conférencier et écrivain. J’ai réalisé beaucoup de choses dans ma vie et je les dois en grande partie à ce carnet de notes qui m’a permis d’ancrer ces nouvelles pensées positives. Puisse ces notes vous être aussi utiles qu’elles me l’ont été. Au départ elles n’ont pas été écrites pour être publiées, il faut avoir cela à l’esprit en les lisant. Puisse celles-ci vous inspirer comme elles m’inspirent !
Dans cette nouvelle réédition de mon premier livre j’ai donc ajouté à la fin du récit ces notes qui n’ont jamais été publiées.
Une trentaine de thèmes seront abordés dans le livre, en voici quelques-uns :
Choisir un but et comment le réaliser, Le Secret du bonheur, Le vrai pardon, Discipline quotidienne de la joie, Choisir le bonheur chaque matin au réveil, La paix de l’esprit, Programmation pour éviter la solitude, Tout ce que nous pensons devient vrai pour nous, L’autosuggestion pour améliorer sa santé, Les 5 règles pour avoir confiance en soi, Se délivrer de la peur, Être positif d’abord dans son esprit, Comment avoir de bonnes intuitions, etc.
Pour en savoir plus sur mon histoire, une journaliste avait publié cet article :
La belle âme de Daniel Gramme
La vie de Daniel Gramme est un roman. Après un parcours de bandit notoire, le Liégeois a découvert, seul dans sa cellule, la diététique, le yoga et la pensée positive. Devenu herboriste, naturopathe, conférencier et écrivain, il est un peu l’âme du quartier populaire de Seraing où sa Boutique Santé, un magasin bio de la première heure, est devenu une petite institution.
Père inconnu, mère tenancière de bar accro aux médicaments… Daniel Gramme n’est pas né sous les meilleurs auspices, le 22 février 1949. De fil en aiguille, il a progressivement sombré dans la petite délinquance et atterri en prison le jour de ses 18 ans.
« J’y ai fait de mauvaises rencontres », se souvient-il. À sa sortie, il commet quelques coups, dont l’un des plus mémorables est l’attaque « explosive » d’une armurerie à Liège. « Je suis retourné une deuxième fois en prison. À nouveau, on m’a conseillé d’aller plus loin ». Une fois libéré, le Liégeois passe à la vitesse supérieure : ce sera le grand banditisme, via un braquage à main armée. Il prend huit ans. Le début de l’enfer, penseront certains. Pour lui, ce sera le début de la rédemption.
Briser ses chaînes… derrière les barreaux !
Après quelques mois d’incarcération, l’ex-braqueur tombe malade. Mais contre toute attente, il décide d’abandonner les médicaments pour une alimentation plus équilibrée, plus saine. « J’ai lu un livre de diététique, qui m’a beaucoup interpellé. J’ai alors commencé à essayer de manger sainement en prison. C’était évidemment très compliqué. Pour Noël, par exemple, je me faisais livrer un colis d’aliments naturels. »
Dans le même temps, le détenu s’initie au yoga, « le seul sport praticable dans une pièce de la taille d’une cellule ». Et parce que ses voisins de galère ont tué sous l’emprise de l’alcool, il décide de ne plus en consommer. Dans la foulée, il lâche la cigarette.
Quand on veut bien faire les choses, on le fait complètement.
Mais le moment clé de son parcours tient surtout à une citation du Dalaï Lama, sur laquelle il tombe incidemment : « Sème un acte, tu récolteras une habitude ; sème une habitude, tu récolteras un caractère ; sème un caractère, tu récolteras une destinée ». Daniel Gramme prend cette maxime au mot. Mais avant de semer un acte, il réalise qu’il y a d’abord lieu de modifier ses pensées. Il commence à écrire des phrases positives qu’il se répète chaque jour, pour bien s’en imprégner. Et ses efforts paient : peu à peu, il devient un homme nouveau, libéré de la haine, et porté par de grands projets. « Pour moi, la prison a surtout été une école de la liberté ».
Un entraînement de chaque instant.
Pendant trois ans, Daniel Gramme s’astreint à une discipline de fer : il contrôle ses pensées (positives), s’entraîne physiquement (avec le Yoga), étudie la diététique via ses lectures. Par l’intermédiaire du psychiatre de la prison, il parvient même à publier des articles sur son expérience de l’alimentation et de la santé.
Peu à peu, ses nouvelles habitudes transforment sa vie : il se fait des amis parmi les gardiens de prison, et parvient à dissuader des détenus, une bande de « durs à cuire » de s’évader. « Je suis devenu intime avec ces hors-la-loi. Tous partageaient la même souffrance : le manque d’amour. Cette carence mène inévitablement à la catastrophe. Aujourd’hui, mes compagnons de galère sont soit décédés soit encore en prison. Le malheur peut grandir une personne, mais il peut aussi la détruire ».
La vie après la prison
À 33 ans, Daniel Gramme quitte l’établissement pénitentiaire où il a passé 8 ans… en pleine santé ! Fort d’une énergie nouvelle, il suit une formation de deux ans en naturopathie à Paris sous la houlette de Robert Masson (l’un des plus grands spécialistes de médecine naturelle), puis il décroche un diplôme en herboristerie. Il a été l’un des premiers Belges à l’obtenir. Une vraie victoire, témoignant de sa rage de vivre, de réussir et d’être heureux.
Dans la foulée, il ouvre un magasin de miel et de tisanes, rue du Papillon à Seraing. Une adresse rêvée pour prendre son envol, ou devenir soi-même un papillon… Même si les débuts furent souvent durs… « Dans les années 70, s’intéresser à l’alimentation naturelle relevait de la science-fiction. J’ai parfois été moqué, voire combattu… ». Mais il en fallait plus pour ébranler celui pour qui manger bio était devenu un acte civique. « C’est un peu comme si on votait chaque jour pour un monde meilleur », murmure-t-il.
Le cercle vertueux.
Un peu plus tard, Daniel Gramme rencontre Anne-Marie, qui lui donnera trois enfants. Il donne des conférences dans le quartier, élargit sa clientèle, et écrit même un ouvrage autobiographique, « De l’ombre au soleil ». Mais c’est surtout dans la rue Morchamps, via sa Boutique Santé, fondée en 1981, qu’il trouve sa vraie voie. « J’ai choisi un quartier difficile pour établir mon commerce, et ce n’est pas un hasard. J’ai le sentiment d’y être un point d’acupuncture permettant d’y faire circuler les bonnes énergies… »
Aujourd’hui, s’il cède son commerce à son beau-fils, Daniel Gramme est toujours présent sur les lieux plusieurs heures par jour. Rien de tel que le terrain pour dispenser ses meilleurs conseils : le lait de jument, bourgeon de figuier ou argile en poudre, à chacun sa formule !
Thérapeute, herboriste, et iridologue, le Liégeois reçoit également en consultation. Il est par ailleurs conférencier et écrivain. Cinq ouvrages ont aujourd’hui été signés de sa main : « De l’ombre au soleil », « un Gramme de bon sens au service de votre santé », « le régime crétois », « Centenaire, pourquoi pas ?! » et « Petits récits de comptoir d’un herboriste ». Autant d’ouvrages inspirants qui, à l’instar de ce personnage hors du commun, donnent envie de se prendre en main, de se surpasser, et surtout… d’aimer !
Virginie Stassen – Bio Info
Voici quelques infos sur le documentaire de Tony Amorelli
Témoignage reçu parmi beaucoup d’autres après la première projection du film :
Véronique Marchal
Voilà mes mots écrits sur le mur du Facebook de Tony Amorelli. Gratitude à vous ! A partager un maximum. Nous avons vécu un moment VRAI en forme d’un patchwork aux multiples émotions. Chaque mot a un sens. Vous avez pu capter cet essentiel de Daniel Gramme. Bravo à toi et à toute ton équipe. Un vrai funambule avec un équilibre à vous couper le souffle. Le souhait et l’engagement de Daniel à accompagner ses « copains »…un vrai challenge, Saint-Nicolas offrant ses cours de diététique …
En plus, je voyais une vraie bande dessinée dans ses descriptions uniques, authentiques. Je pense à François Schuiten. Ce serait super comme projet ! Pour les jeunes, le film, la BD et les livres de Daniel : un parcours initiatique sans nul autre pareil. Quel enseignement ! Les prises de vue sont géniales. Mon cœur est touché. Merci pour cet instant d’éternité.